Premier fil électrique à base d’ADN

Le prof. Alexander Kotlyar, du Département de biochimie et de biologie moléculaire de l'Université de Tel-Aviv, et le Prof. Danny Porath de l’Université hébraïque de Jérusalem ont mis au point un fil électrique expérimental à base de molécules d’ADN. Selon eux, ces résultats, publiés cette semaine dans la revue Nature Nanotechnology, pourraient conduire dans quelques années à la production d’une nouvelle génération de circuits informatiques miniaturisés, plus sophistiqués, moins chers et plus simples à fabriquer.

 

Première-transmission-du-courant-par-des-molécules-dADNDepuis 15 ans, les scientifiques ont tenté d’utiliser les propriétés conductrices des molécules d’ADN pour réaliser des circuits électroniques de taille nanométrique. Mais jusqu’à présent personne n’avait réussi à transmettre le courant électrique au moyen de ces molécules.

Des circuites 1000 fois plus petits

KotlyarL’équipe des chercheurs a réussi à concevoir une molécule d'ADN à quatre brins (au lieu de la double-hélice à deux brins de  l'ADN standard), capable de transmettre une charge électrique de plus de 100 picoampères  sur une distance de 100 nanomètres. Ils sont convaincus que cet ADN à quatre brins possède les mêmes propriétés d’auto-assemblage que le type à double hélice, et que d'ici quelques années, ils seront en mesure de produire des nanocircuits intégrés programmables à base de fils moléculaires d'ADN. Selon le Prof. Kotlyar, ces circuits seront 1000 fois plus petits que les circuits existants, et beaucoup plus rapides et efficaces. Pour certains, ces circuits moléculaires seront également capables d’un traitement beaucoup plus riche des données, se rapprochant davantage du fonctionnement du cerveau que la logique binaire simple effectuée par des microprocesseurs de silicium.

 

Les scientifiques tentent actuellement de perfectionner la conductivité de leur fil d'ADN, en améliorant le mécanisme de déplacement de l’électricité qu’ils ont repéré au cours de leur étude. Ils travaillent par ailleurs à obtenir l'auto-assemblage des brins.

 

L'équipe comprenait également des scientifiques d'instituts de recherche d'Espagne, de Chypre, d'Italie, du Danemark et de l’Université de Columbia aux États-Unis.

 

Cet article a été publié sur http://siliconwadi.fr/ sous le titre: "Première transmission du courant par des molécules d'ADN", le 7.11.2014 

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