Deux anciens étudiants de l'Université de Tel-Aviv à l'origine du projet d'atterrissage du satellite israélien sur la lune

Deux anciens étudiants de l'Université de Tel-Aviv, Yariv Bash et Yonatan Winetraub et un ancien enseignant, Kfir Damari, sont à l'origine du projet de l'association SpaceIl qui aboutira après 8 ans de travail à l'atterrissage sur la lune d'une sonde spatiale israélienne, le 13 février 2019, faisant d'Israël le 4e pays à planter son drapeau sur la lune (après les Etats-Unis, la Russie et la Chine).

Satellite israelienA la fin de l'année 2010 Yariv Bash, alors étudiant de maîtrise en ingénierie électronique à l'université de Tel-Aviv annonça dans un post sur Facebook sa décision de s'inscrire à une compétition organisée par Google, ayant pour but le lancement d'un satellite non-habité sur la lune. Il a été rejoint par Kfir Damari, ingénieur en communication, ancien enseignant de l'UTA et Jonathan Weintraub, diplômé de la Faculté d'ingénierie, employé à l'IAI (Israel Aerospace Industries). Ensemble, les trois jeunes ont fondé SpaceIL, une organisation à but non lucratif dont les efforts aboutiront au lancement en décembre prochain du premier vaisseau spatial israélien qui atterrira sur la lune en février 2019.

Devenu un projet national

SpaceIL était le seul concurrent israélien engagé dans la compétition internationale Google Lunar XPRIZE qui offrait alors 20 millions de dollars à la première équipe qui parviendrait à faire débarquer un vaisseau spatial sans pilote sur la lune. Depuis, la mission est devenue un projet national, soutenu par l'Agence spatiale d'Israël, le ministère des Sciences, l'Institut Weizmann, Bezeq et des donateurs privés, et en premier lieu l'homme d'affaires Morris Kahn, actuel président de SpaceIL, qui a financé le projet pour un montant d'environ 100 millions de shekels. La startup, qui avait révélé le design de son engin spatial en octobre 2015 lors d'une conférence de presse tenue dans la maison du Président de l'Etat, Reuven Rivlin, ne compte pas moins de 35 anciens diplômés de l'Université de Tel-Aviv, dont son PDG sortant, le Dr. Eran Privman.

Le concours est arrivé officiellement à sa fin sans vainqueur le 31 mars 2018 lorsque Google annonça qu'il retirait son parrainage de la compétition. SpaceIL avait cependant informé qu'elle était déterminée à poursuivre sa mission.

spaceil2La sonde, qui mesure seulement un mètre et demi de haut et deux mètres de diamètre et pèse 600kg, sera propulsée sur un lanceur Falcon 9 de la société SpaceX à partir de Cap Canaveral en Floride. Elle voyagera environ deux mois jusqu'à la date prévue de l'atterrissage. Son poids sera alors de 180 kg, ce qui en fera le plus petit vaisseau spatial à atterrir sur la lune à ce jour. En raison de sa taille relativement réduite, la sonde de SpaceIL est considérée comme nettement moins coûteuse que les satellites habituellement lancés à distance.

Le satellite devra franchir l'atmosphère et parcourir la distance de la Terre à la Lune, environ 384 000 km, soit plus de 10 fois plus la distance entre la Terre et les satellites de communication qui tournent autour. Il sera propulsé par son lanceur lorsqu'il aura atteint une distance de 60 000 kilomètres, et commencera alors à tourner autour de la terre en orbites elliptiques sur une distance totale cumulée de 9 millions de kilomètres.

"Même la lune n'est pas la limite"

A un moment donné, le vaisseau spatial élargira son orbite autour de la Terre jusqu'à ce qu'il se rapproche de la lune. Il mettra alors ses moteurs en marche et ralentira sa vitesse pour permettre à la force de gravité de la lune de le capter dans son orbite. Il se mettra alors à tourner en orbite autour de la lune jusqu'à l'atterrissage. Le voyage devrait durer en tout 8 semaines du lancement à l'alunissage.

Après son arrivée, le satellite, qui plantera le drapeau israélien sur la Lune le 13 février 2019, commencera à photographier et filmer son site d'atterrissage et à relever des mesures du champ magnétique dans le cadre d'une mission scientifique réalisée en collaboration avec l'Institut Weizmann. L'information sera transférée à la salle de contrôle de l'IAI au cours des deux jours suivant l'atterrissage.

"Au-delà de la fierté nationale, l'objectif principal du projet est éducatif", a déclaré le Prof. Isaac Ben-Israel, président de l'Agence spatiale israélienne et directeur du Centre Blavatnik de recherche interdisciplinaire de cyber-sécurité de l'Université de Tel-Aviv. "Il s'agit de montrer aux enfants d'Israël qu'avec une éducation adaptée, des connaissances en sciences et en mathématiques et le 'culot' israélien, même la lune n'est pas la limite. Il marque également la nouvelle orientation de la politique de l'espace israélienne: passer de la construction de satellites pour l'observation de la Terre à l'exploration de l'espace lointain".

"SpaceIL vise à produire en Israël un 'effet Apollo', comme le programme américain d'alunissage en 1966: encourager la prochaine génération d'enfants israéliens à choisir les domaines de la science, de l'ingénierie, de la technologie et des mathématiques; les faire penser différemment dans ces domaines; leur procurer un sentiment de capacité, et en fait leur permettre de rêver en grand même dans notre petit pays. L'association s'efforce de changer le discours en Israël et d'encourager les filles et les garçons à y voir des opportunités passionnantes pour leur avenir en science, ingénierie, technologie et mathématiques".