Cet ouvrage du Dr. Colette Leinman apporte un éclairage nouveau à l’histoire littéraire et artistique du surréalisme par un biais inédit : l’étude du catalogue d’expositions surréalistes (CES).
Se penchant sur un genre interdisciplinaire jusque-là peu étudié, le catalogue d’exposition, il en retrace les fonctions définies par l’institution Royale du XVIIe siècle et son développement pour montrer comment les surréalistes subvertissent les formes traditionnelles liées à la description, l’explication et l’évaluation des œuvres exposées.
Après avoir recensé les catalogues surréalistes et décrit leur facture, le livre entreprend une analyse du discours singulier qui s’y déploie. Au-delà des différences individuelles, apparaît une logique scripturale commune. Les CES contribuent à l’élaboration de l’identité et de l’image collective du groupe d’avant-garde. Caractérisé par des discours de violence dont la dimension manifestaire produit un double mouvement de polarisation et d’exclusion, le CES gère l’hétérogénéité de l’ensemble de ses membres et disqualifie ses détracteurs.
La première synthèse
sur le catalogue d’exposition surréaliste
Contre toute attente, les textes, au premier abord opaques et purement ludiques, s’emploient à présenter un métadiscours sur l’art dont le dispositif critique présente une rhétorique d’invention, de créativité qui n’englobe pas la dipositio rhétorique d’un raisonnement. S’attaquant tout particulièrement à la doxa, le CES, microcosme des écrits sur l’art, véhicule différentes stratégies discursives qui ciblent un public diversifié.
« S’emparant d’un objet et d’un questionnement qui retiennent de plus en plus les historiens de l’art et les spécialistes des écrits sur l’art, Colette Leinman nous livre la première synthèse sur le catalogue d’exposition surréaliste» - Bernard Vouilloux
Artiste-peintre et poète, Colette Leinman a exposé dans de nombreux pays et est l’auteur de deux magnifiques recueils de poésie : Des comme si à croire et à rêver, et Ce qui reste d’écorce (L’Harmattan, 2007 et 2008). Elle a enseigné au Département de français de l’Université de Tel-Aviv où elle poursuit ses recherches sur le visuel et le verbal dans le cadre du groupe ADARR. Cet ouvrage est l’édition de sa thèse de doctorat.
Colette Leinman, Les Catalogues d'expositions surréalistes à Paris (1924-1939), Brill / Rodopi,2015, 318 p.
Préfaces de Bernard Vouilloux et Ruth Amossy.